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Histoire ...

La cité ouvrière | Quelques dates - Tout n'est pas rose ! | Sources et liens - Glossaire

Arkema Saint AubanConstruite pendant la guerre de 1914 pour produire du chlore à la demande de la défense nationale, l'usine de Saint-Auban a vécu de nombreuses reconversions.

Démarrée par la société des produits chimiques d'Alais et de la Camargue, l'usine a successivement intégrée, notamment, les sociétés Péchiney, Péchiney Saint-Gobain, Rhône Poulenc, Elf Atochem en 1992, puis Atofina en avril 2000 et Arkema en octobre 2004.

La production de chlorure de chaux* démarre à l’été. Elle produit dix tonnes de bertholite* à partir de novembre 1916 jusqu’en novembre 1918. Produisant de la soude utile à l’électrolyse de la bauxite* et disposant d’hydroélectricité, la construction d’une extension de l’usine dédiée à la fabrication d’aluminium commence fin 1916, mais diverses difficultés ne permettent de lancer la production qu’en août 1918.

A la fin de la guerre, la production s'est diversifiée à d'autres types de produits :
le chlore* et le chlorure de chaux continuent d’être produits (5 et 8 t par jour), avec de la lessive de soude, de l’eau de Javel* et de l’alumine*. La diversification se poursuit dans les années 1920 et 1930 : ammoniac*, lessive de potasse, acide monochloracétique*, puis fonte d’aluminium*,remplacée en 1933 par la fabrication de magnésium* et de dichloréthylène*.

Les effectifs employés dépassent les mille ouvriers en 1918. Après une baisse à 800 en 1920, l’usine emploie plus de 1200 personnes vers 1927, avant de redescendre à 750 en décembre 1931, à cause de la crise des années 30 qui la touche au début de 1930.
A la fin des années 1930, un nouveau sommet est atteint avec plus de 1 600 ouvriers, niveau à nouveau atteint à la fin des années 1950. 
En 1960, l’usine emploie plus de 2 000 ouvriers avec un maximum à 2 126 en 1979. En 1986, 1 400 personnes travaillaient encore à l’usine pour descendre à 450 ouvriers aujourd’hui.

Les productions sont des solvants chlorés, des matières premières pour liquides réfrigérants, du PVC* et de l’acide chlorhydrique.

L'usine de Saint-Auban est Classée site Seveso II - Seuil Haut.

La cité ouvrière :

Cité de Saint-AubanLa cité ouvrière naît avec l’usine Pechiney, installée en bordure de la rivière au début du XXe siècle. Son histoire est étroitement liée à celle de l’usine. La cité se présente comme une zone résidentielle verdoyante et aérée, aux espaces publics larges et généreux. Elle se compose de plusieurs secteurs aux caractéristiques morphologiques, architecturales et urbaines différentes.

L'usine de Saint Auban est construite en grande hâte pendant la première guerre mondiale pour participer à l'effort de guerre. Le territoire environnant est désert. Le village de Château-Arnoux est à 3 km. Très vite il s'avère indispensable de construire des logements pour les ouvriers et leurs familles.

Le plan est élaboré en 1916 par les ingénieurs de la Compagnie. La même année, les premières maisons sortent de terre sur le beau plateau vierge qui surplombe la Durance. Ce sont les "Maisons Moulées”, du nom de la société qui les fabrique. Ces maisons sont construites selon un système de préfabrication ne nécessitant pas de fondation. Ce sont des "cubes" d'un seul niveau, avec toit-terrasse, sans isolation. Ces maisons sont encore debout aujourd'hui.

Les rues de la cité sont tracées selon un plan orthogonal, prenant en compte le Mistral et l’ensoleillement. Une chapelle est inaugurée pour la messe de Noël 1916. Une école de fortune est installée. Les commerces s'installent autour de l’axe majeur, le cours Péchiney.
Dès 1920, on dénombre 220 maisons et logements. La cité est alors une propriété privée, fermée par des chaînes aux extrémités des avenues. 2000 personnes habitent Saint-Auban à l'aube de la deuxième guerre mondiale.

Dans l'immédiat après-guerre, la « vieille cité » est achevée. L'habitat individuel groupé est une des caractéristiques principales de l'habitat à Saint-Auban. 54 % des logements sont de ce type. La vieille cité reprend le modèle du "carré Mulhousien" mis en place en plein essor industriel à Mulhouse en 1850. Plus tard, quelques opérations d'ensemble vont étendre et transformer le paysage de la cité.

La Compagnie se désengage progressivement à partir de 1980. En 1987, 622 logements sont mis en vente en priorité aux locataires et aux personnels, à des conditions préférentielles. En 1988, les infrastructures deviennent communales. Voies et réseaux de distributions sont mis en conformité avant d'être cédés à la ville. Les infrastructures sportives suivent le même chemin.
En 1989 la commune prend le nom de Château-Arnoux-Saint-Auban.

Source : Antoine Beau, Frédéric Seltzer, Diagnostic architectural et urbain de la cité ouvrière de Saint-Auban (04) DRAC-PACA/SDAP 04/05/2006.

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Quelques dates ...

De 2005 à 2007 :
- Réorganisation autour des points forts. Investissement de 53 millions € et l’arrêt de ses activités déficitaires.

En 2009 :
- Arrêt de la fabrication de PVC Copolymères.
- Mise en place d’un plan de réorganisation du site afin de réduire ses surcoûts liés à ses handicaps structurels.
- Projet industriel de 11M€ réalisé en 2011.

En 2012 :
- Cession de l’activité PVC à Kem One .

Tout n'est pas rose ! ...

Arkema saint -AubanDans les années 1920 et 1930, tous les résidus de production sont rejetés à la rivière, la bauxite rougissant la Durance, malgré l’inquiétude du pouvoir local. Le 13 décembre 1936, deux cuves de 12 tonnes de chlore explosent. Le gaz vaporisé fait 22 morts et les gaz touchent 90 autres personnes. Les ouvriers n'étaient équipés que de masque en tissu imbibé, alors que des masques à gaz de guerre auraient pu en sauver une majorité. Ces équipements ne sont introduits dans l'usine que trente ans plus tard.

La direction est intraitable avec les projets de syndicalisation :
Tout projet d'affiliation d'un syndicat à la CGT Forces électromotrices de la Durance se solde par le licenciement des syndicalistes. La grève de 1936 est aussi l'occasion du licenciement d'un meneur.

On déplore des maladies chez certains ouvriers liées à l'exposition au divers produits chimiques dangereux dans l'usine : Particulièrement à l'amiante. On y trouve aussi d'autres substances dangeureuses telles que le benzène, les solvant chlorés, le chlorure de vinyle, le mercure ...

Un monument à d'ailleurs été érigé et une plaque apposée (voir image ci-dessus) sur le bord du plateau au dessus de l'usine, à l'Ouest de la cité par le CAPER 04.

En effet, l''association de défense des victimes de l'amiante des Alpes de Haute-Provence a obtenu que la stèle soit érigée sur le site même d'Arkéma. Grâce au combat des victimes, l'usine chimique installée à Château-arnoux/Saint-Auban a été reconnue site à amiante en 2009.

C'est une nouvelle étape pour l'association. En  2002,elle avait déjà fait condamner l'entreprise pour faute inexcusable de l'employeur. Cette fois-ci, une stèle rappelle à tous le souvenir des victimes. Elles sont au nombre de 51 depuis les années 2000 dans l'usine. Pour les périodes précédentes, les chiffres restent flous. Pourtant, la nocivité de l'amiante était connue depuis 1906... il y a plus d'un siècle.
En avril dernier, le tribunal des Prud'hommes de Digne a reconnu un préjudice d'anxiété à 310 salariés. Mais les malades et même les décès ne cessent d'augmenter.

En 2025, la France comptera 100000 salariés victimes de l'amiante ...

sources et liens Sources et liens ...

Wikipédia

Le site d'Arkema

KEM ONE Saint Auban

Compte-Rendu du CSS (Comité Suivi Site) Arkéma Saint-Auban réunion du 10/09/ 2014 (document PDF)

La Provence 05/03/15 - Alpes : Echec des négociations entre Arkema et les indemnisés de l'amiante

La Marseillaise du 04/05/15 - Un important rassemblement au monument aux victimes de l’amiante

L'amiante, le CAPER 04

Street Art - Agnès Varda et JR

Glossaire Glossaire

Acide monochloracétique
Alumine
Ammoniac
Bertholite
Bauxite
Chlore
Chlorure de chaux (ou chlorure de calcium)
Dichloréthylène
Eau de Javel 
Fonte d’aluminium
Magnésium
PVC

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