Carte de Cassini (XVIIIe) |Curiosités - Sources - Liens - Glossaire

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GigorsLa commune de Gigors est implantée sur la rive gauche du torrent du Riou Clair, affluent du torrent de Clapouse qui se jette dans la Durance à Rochebrune. Elle communique à l'Ouest par le col de Sarraut avec la vallée du Grand Vallon et au Sud avec Turriers qui est relié à la vallée du Sasse par le col de Sagnes. Le village est à une altitude de 880m et culmine à 1596 m au sommet du Mont-Sérieux.

Jusqu'au XVIIIe siècle, les deux seules voix de communication avec Gigors passaient soit par Piegut et Venterol en passant la crête de la Colle soit par Astoin et Bayons.

D'après l'abbé Féraud, le toponyme de Gigors viens du latin Locus de Gogoriis, dont il est fait mention dans la bulle de Grégoire VII de 1084 sous le nom de Cella Sanctae Mariae, Sanctique Joannis de Gigoriis. Le nom de Gigors est un des plus anciens des Hautes Terres dans ses variantes Jugurnos, Jugornus, Gigorus, Gigonis, Gigornis, Gigoriis et Gigour. La racine du nom a une valeur oronymique*.
Le village de Gigors est effectivement bâti à flanc de coteau entre deux montagnes.

Blason de GigorsLa localité apparaît pour la première fois dans les chartes en 1045 (Jugurnis), qui devient Gigornis en 1079. Un prieuré, dépendant de l’abbaye Saint-Victor de Marseille, est établi depuis un certain temps en 1084. Elle s'étale au pied du versant occupé par l'église paroissiale St Laurent (1607). La topographie du site laisse entrevoir une relation entre le lieu d'implantation du village et la présence du prieuré cité plus haut.

Le contexte religieux du terroir de Gigors, appelé villa jugurnis au Xie siècle, est consigné dans les actes rédigés en faveur de l'abbaye Saint-Victor de Marseille. Au Moyen Âge, les moines victorins étaient à la tête d'une vaste propriété, comprenant le prieuré, mais aussi des églises, des exploitations agricoles, des moulins, des maisons, des vignes, jardins et bois. Ce domaine débordait sur les territoires voisins de Faucon, Bellaffaire et Turriers.

On pense qu'une partie de la population s'es fixée à cette époque près du monastère, contrairement à la majorité des villages du secteur qui ont généralement évolué à partir d'un noyau initial caractérisé par une foritification, établie sur une butte dominant leur village actuel.

L'église Saint-laurent (1607) est probablement bâtie sur l'emplacement d'une église plus ancienne. La mairie actuelle est installée dans l'ancienne cure ou se trouvait le four communal. Au centre du village se trouvaient un four et un moulin à plâtre. Le quartier le plus ancien aujourd'hui disparu, se trouvait sous la fontaine à cinq pièces.

Gigors était un village fortifié dès le XIIe siècle, comme en atteste la mention castellum nevum de Gigorn. Deux coseigneurs se partageaient cette seigneurie. Le prieur de Gigors et le seigneur Guillaume de Turriers.

Début XIVe, le coseigneur laïc principal appartenait à la famille Isnard de Bellafaire puis aux familles des Beaufort-Gaillard et Roux de 1353 à la Révolution de 1789.

Curiosités: La fontaine à cinq pièces et la meule à plâtre

Dans le bas du village se trouve une curieuse fontaine à cinq pièces de toute beauté, construite en 1829.
Selon la tradition orale, la population la racheta en payant son équivalent de poid en blé. On trouve également une fontaine plus récente, à trois pièces datant du début du XXe siècle sur la place de l'église Saint-Laurent.

Sur la place de l'église se trouve aussi exposée une meule à plâtre estimée fin XVIIIe début XIXe. Cette meule fut fabriquée selon la culture technique romaine. Cette meule est unique non seulement dans le département, mais dans l'ensemble de l'aire méditerranéenne qui fut romanisée. On ne trouve dans cette étendue géographique de meules de ce type que jusqu'au IVe siècle, le plus souvent pour les céréales et l'huile.

Source des commentaires

Les Hautes Terres de Provence Les Hautes Terres de Provence
Itinérances Médiévales
Association Les Hautes Terres de Provence
Editions C'EST-Â-DIRE
(2008)

Ce livre est également disponible à Sisteron à la Médiathèque André Roman

Gigors sur Wikipédia

Liens

Geo-alp - Données Géologiques pour Gigors

Glossaire ...

*Oronyme
Un oronyme, est un néologisme grec signifiant « nom de montagne ». Les oronymes, appliqués parfois à de simples hauteurs, sont très fréquents en toponymie. La plupart des villes sont, en effet, bâties sur des hauteurs ou des contreforts pour des raisons défensives ou de simple protection contre les inondations.

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