Un peu d'Histoire ...

La fondation de labbaye - L'éssor chalaisien | Une lente agonie | Mode de vie chalaisien

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IGN

Fondée en 1 165 par Guigues de Revel, Abbé de Boscodon,
l'Abbaye fut une maison prospère jusqu'au XIIIème siècle.

En raison de l'isolement et de la rigueur du climat,
les moines abandonnent peu à peu l'abbaye.

Qui a bien pu avoir la curieuse idée de venir s'installer ici
au fond d'une combe perdue de la montagne de Lure ?

A cette altitude (plus de 1200 mètres), le gel de l'hiver brise
les pierres et la neige recouvre le site.

La fondation de l'abbaye ...

On dit que c'est l'ermite saint Donas. Après avoir fondé un ermitage près de Monfort , il se serait installé quelques temps à l'emplacement de l'actuelle chapelle.
A sa suite, des disciples auraient fondé un monastère dépendant de l'abbaye de Val-Benoit

Les Sarrasins installés dans le massif des Maures (près de Saint Tropez),
écumèrent les campagnes provençales de 890 à 972.
Lors d'incursions jusqu'au col de saint Bernard, la fondation fut pillée et détruite totalement.
Aucune preuve ne vient à ce jour étayer ce récit légendaire.

Ce qui est plus sur, c'est qu'aux alentours de 1165, des moines de l'abbayes chalaisienne de Boscodon (près d'embrun), guidés par leur abbé, Guides de Revel, vinrent s'installer dans la montagne de Lure.
Ils y ont élevé une église que nous admirons aujourd'hui.

ND de Lure à l'origineVoici L'Abbaye
telle qu'elle fût
à l'origine.
Le cloître à droite
a totalement disparue

L'Essor Chalaisien ...

Deux ans avant l'arrivée des chalaisiens à Lure, Notre Dame de Paris est mise en chantier ainsi que les cathédrales gothiques du nord de la France (Sens, Noyon, Bourges).
Une poussée démographique sans précédent permet aux villes de sortir de leur léthargie.
Par réaction, partout en Europe, des hommes gagnent la forêt à la recherche de sollitude, de pauvreté et de mortification.
On note ainsi entre la fin du XIème et le début du XIIème une poussée mystique que la monachisme bénédictin traditionnel ne peut satisfaire.
En premier lieu ermites, ils se regroupent peu à peu jusqu'à former de petites communautés.
Certaines adoptent la règle traditionnelle du monachisme occidentale :
Celle de Saint Benoît (c'est le cas des chalaisiens), d'autrent créent une règle originale comme celle des Chartreux.
La fondation de l'abbaye de Chalais, près de Grenoble, et de son ordre s'inscrit dans cette histoire.

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Une lente agonie ...

Malgré cet essor important, le déclin va s'installer rapidement. Ils vont connaître les mêmes problèmes que les cisterciens.
La pratique d'une économie agraire fermée ne leur permet pas de s'intégrer dans le nouveau circuit économique autour des villes.
Ruinés et criblés de dettes, les abbayes disparaissent les unes après les autres.
Ce phénomène est accentué par le développement d'ordres mendiants tels que Franciscains et Dominicains qui entraînent une diminution du nombre de vocation chez les chalaisiens.
L'Abbaye mère de Chalais, connaissant des problèmes dès le milieu du XIIème, tombe la première. De 1163 à 1177 elle est contrainte à se rattacher à l'abbaye cistercienne de Bonnevaux.
Dans cet intervalle, les chalaisiens deviennent alors cisterciens. Lors de sa fondation, N.D. de Lure est donc une abbaye Cistercienne au même titre que Sénanque ou Le Thoronet fondées peu avant.
Chalais revient ensuite à sa propre coutume qu'elle quitte de nouveau plusieurs fois au cours du XIIIème.
En 1303 elle se met définitivement sous la protection de la grande Chartreuse. L'ordre de Chalais a vécu.
L'abbaye de Boscodon tente de reprendre le flambeau. Elle réussira jusqu'en 1769 mais reste très seule.
Toutes les abbayes chalaisiennes se sont effondrées dans le sillage de Chalais. Lure fut de celles qui tenu le plus longtemps.
Ce n'est qu'en 1318, après 150 ans d'existence et une première tentative infructueuse de rapprochement avec l'ordre Dominicain qu'elle est finalement absorbée par le chapitre de la cathédrale d'Avignon.
Elle compte alors une vingtaine de moines.

Mode de vie chalaisien ...

Le mode vie des chalaisiens est proche de celui des cisterciens.
Comme eux ils respectent la règle de saint Benoît, ils font donc vœux de chasteté, d'obéissance et de stabilité.
Sept fois par jour et une fois au plein cœur de la nuit ils vont louer Dieu dans l'église abbatiale. Rares sont les moments où ils sont autorisés à rompre le silence du monastère.
Leur devise est celle de tous les bénédictins: ara et Iabara, la prière et le travail.
Mais chez les chalaisieins, ce n'est pas une vaine formule, ils s'adonnent réellement aux travaux manuels, ce qui est vécu par des moines, principalement issus de la chevalerie, corne une humiliation nécessaire pour vaincre l'oisiveté et ses dangers.
La nourriture est frugale: pain, potages de fèves ou de choux, pois, lentilles, haricots, laitue, cresson, gâteaux (tourtes et oublies), fruits, œufs, poissons, fromages. Jamais de viande mais un à deux verres de vin par jour. L'habit, austère, est blanc, comme celui des cisterciens.
Dans le monastère, deux communautés bien distinctes cohabitent: celle des moines de chœur et celle des frères convers.
Les premiers sont astreints à de lourdes obligations liturgiques. Sept fois par jour, la cloche la cloche les arrache à leur labeur pour les appeler à la prière. Ils ne peuvent dès lors ni consacrer suffisamment de temps aux travaux manuels, ni surtout s'éloigner trop de l'église.
Pour assurer la survie matérielle de la communauté, ils recourent donc au service des frères convers qui, issus du peuple et ne sachant par conséquent pas le latin, ne peuvent prétendre au ministère monastique.
Comme les moines, les frères sont soumis aux obligations d'obéissance, de chasteté et de pauvreté individuelle. Ils ont par contre, des prières plus brèves, moins solennelles, passent plus de temps aux travaux manuels et peuvent plus facilement se déplacer.
Dans le monastère, ils ont un dortoir distinct de celui des moines, mais résident la majeure partie de la semaine dans les granges (il en existe toujours une près de saint Etienne sur la route de Cruis) ou les moulins (moulin à eau près de Omis sur le Lauzon et moulin à vent innovation technique du XIIème siècle, tout près du monastère) dépendant de l'abbaye.

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