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Histoire ...

Antiquité - Moyen-Âge | La Reine Jeanne | Démographie | Edifices religieux | Sources et Liens | Situer Google Maps

SalignacSalignac faisait partie du diocèse de Gap et de la viguerie de Sisteron, aujourd’hui dans le canton de Volonne.

Cette commune de 1442 hectares est située sur la rive gauche de la Durance au SE de Sisteron à une altitude moyenne de 500 mètres.

Elle est constituée d’une vaste terrasse dominant la Durance et de côteaux boisés. Le vocable est d’origine latine et fait référence à une villa romaine d’un colon prénommé Salinius.

Des renseignements, issus de documents datant du siècle dernier et relatant l’histoire, la géographie et les statistiques des Basses-Alpes selon l’Abbé Féraud, retrace les origines de l’appellation « SALIGNAC ».

Salignac, en latin Salignacum, est situé sur le penchant d’un coteau qui domine tout son territoire, à 7km nord-ouest de Volonne, à 7km sud-est de Sisteron, et à 35km ouest-nord-ouest de Digne.
L’air y est pur et sain. Le territoire est traversé par un torrent et bordé du nord au sud par la Durance.
Le long de cette rivière, la nature a formé deux amphithéâtres où l’art a pratiqué des jardins et des prairies arrosées par des sources belles et abondantes.
Les productions principales sont le chanvre, le froment et le vin.

La commune de Salignac a 624 âmes de population (1836). Elle comprend, outre le village, douze hameaux, dont les quatre principaux sont : St Martin, lou Jas, le plan et les Pauorès, de plus de huit bastides.

L’église paroissiale, sous le titre de Saint Clément, pape et martyr, offre quelques traces de style gothique.On y conserve une croix processionnelle, enrichie de pierres précieuses.

Salignac possède un bureau de bienfaisance, et deux écoles primaires.

Pour être rigoureux, il faut aussi parler de la thèse de J. ROSTAING : « la toponymie de la Provence en 1950 » qui donne une autre origine au nom de Salignac. Dans cette thèse, on parle de Salinius ou Salius, gentilice gallo-romain (nom d’une personne) plus le suffixe « acun » qui indique la propriété.

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Antiquité ...

Epoque RomaineDans l’Antiquité, le territoire de Salignac fait partie de celui des Sogiontiques (Sogiontii). Il s’étend du sud des Baronnies à la Durance, et recouvre une partie du massif des Monges.

En 1125, le territoire fait partie du comté de Provence.
Le territoire de la commune compte plusieurs tumulus, ainsi que quelques vestiges d’époque romaine.

Salignac serait donc sur l’emplacement de villas gallo-romaines comme Vilhosc. On découvre de temps en temps dans la plaine des tumuli renfermant des urnes, des lampes, des pièces de monnaie et d’autres restes d’antiquités.

Le tumulus est souvent consolidé sur son pourtour par un parement en pierre sèche, voire par des blocs plus gros ou même par des pierres levées (le péristalithe).

Dans le cas des monuments les plus imposants, il peut y avoir une façade architecturée au niveau de l'entrée de la sépulture). Certains tumuli sont très élaborés et peuvent être structurés en parements concentriques. Ils présentent alors une élévation en gradins.

Les Sogiontiques sont fédérés aux Voconces, et après la conquête romaine, ils sont rattachés avec eux à la province romaine de Narbonnaise.

Au IIe siècle, ils sont détachés des Voconces et forment une civitas distincte, avec pour capitale Segustero (Sisteron)

Moyen Age ...

Blason SalignacEn reconstruisant une partie du chemin de Sisteron à Digne, on trouva, il y a quelques années, des mors de chevaux, des débris d’armures et notamment une petite plaque d’airin, extrêmement polie, de forme ronde et de 81cm de diamètre.
Ces découvertes et d’autres semblables font présumer qu’à une époque que l’on ne saurait préciser, la plaine de Salignac fut le théâtre de quelque bataille.

On voit encore au haut du village les restes d’une citadelle qui protégeait le château. Celui-ci ne conserve plus aussi que quelques rares vestiges de sa splendeur primitive. Les remparts qui entouraient le village n’existent plus.

La localité apparaît pour la première fois dans les chartes au XIIIe siècle, sous le nom de Salinacum. Il était alors perché sur un promontoire, à l’est de l’emplacement actuel. La communauté relevait de la baillie de Sisteron.

Les habitants possédaient jadis leurs terres en franc alleu (disposition des terres qu’ils cultivent, affranchissement de toutes servitudes en vertu d’un privilège spécial) qui fut accordé par la Reine Jeanne, Comtesse de Provence et de Forcalquier 1344-1382, réfugiée au château de Salignac.

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La Reine Jeanne ...

La Reine JeanneLa reine Jeanne est née à Naples en 1326. Elle fut reine de Sicile et de Provence de 1343 à 1382. Elle se maria quatre fois. Lors de ses premières noces, elle épousa André de Hongrie vers l'an 1343, ce fut un mariage d'intérêt. La reine Jeanne refuse d'en faire son légataire et l'aurait fait assassiner en 1345.

Puis elle se remaria avec Louis de Tarente, son beau cousin, dont on dit qu'il fut le grand amour de sa vie. Après que ce dernier fut mort de la peste en 1362, elle épousa Jacques III de Majorque l'année d'après.

Celui-ci n'eut pas plus de chance que les deux autres puisque l'on sait qu'il fut incarcéré de 1367 à 1371 et qu'il mourut en 1375.

Elle convola alors en quatrième noce. Comme on le voit, la reine Jeanne avait un tempérament comparable à celui du volcan de sa ville de naissance et cette affirmation trouve sa confirmation dans la légende qui est rapportée à Saint-Symphorien, Vilhosc, Salignac.

Durant les 40 années de son règne, la reine Jeanne ne vint en Provence que deux fois.

Elle fut une reine clémente, souvent à cours d'argent, ce qui l'amenait à céder ses droits petit à petit, à des conditions avantageuses. Elle vint en Provence en 1379 afin de raffermir son autorité chancelante.

Pourchassée par Louis de Hongrie depuis l'assassinat de son premier mari, ses intérêts vinrent à se confondre avec ceux des habitants de Saint-Symphorien. En effet, séjournant au château seigneurial de Salignac , la reine Jeanne y accoucha d'une fille illégitime : Françoise. Cette tradition de la naissance d'un enfant est confirmée par de Laplane qui découvre l'acte de naissance lors de ses recherches sur l'histoire de Sisteron.

La reine cacha cet enfant au village retiré de Saint-Symphorien et acheta la discrétion des habitants en les déchargeant du droit d'albergue et de cavalcade et en répondant favorablement à la demande des consuls pour la construction d'un pont.

La reine Jeanne mourut de mort violente en 1382 assassinée par son cousin et héritier Charles d'Anjou, sans jamais revoir son fils dont la légende ne rapporte pas l'histoire.

La mort de la reine Jeanne Ire ouvre une crise de succession à la tête du comté de Provence, les villes de l’Union d'Aix (1382-1387) soutenant Charles de Duras contre Louis Ier d'Anjou. Le seigneur de Salignac, Louis le Roux, soutient le duc d’Anjou dès avril 1382, ce soutien étant conditionné à la participation du duc à l’expédition de secours à la reine.

Le village étant sur la rive gauche de la Durance, il appartenait au comté de Provence lors de la période d’existence du comté de Forcalquier.

A plusieurs reprises au cours des siècles, le pont se trouve en ruine. Régulièrement, la communauté de Saint-Symphorien vend des biens communaux afin de procéder à sa réparation ou organise des corvées auxquelles certains habitants doivent participer.Il fut classé monument historique en 1977.

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Démographie ...

DémographieEn 1297 très exactement, Edouard BARATIER, conservateur des archives des Bouches du Rhône, a étudié les documents fiscaux et évalué, commune par commune le nombre de leurs habitants sur la Provence entière.

Ses travaux ont été publiés sous le titre :
La Démographie Provençale du XIIIème au XVIème siècle, avec chiffres de comparaison pour le XVIIIème siècle.

On a complété cette étude de la population par le compte-rendu des recensements quinquennaux qui eurent lieu de 1836 à 1936 (archives départementales, Digne-les-Bains, 6M165)

Aussi étrange que cela paraisse aujourd’hui, Saint Symphorien fait figure de capitale à la fin du Moyen-âge en 1297, 500 personnes y vivent alors.

Salignac vient immédiatement après avec 400 habitants, il devance Volonne : environ 365 habitants. On trouve ensuite Beaudument (170 habitants), Sourribes (110 habitants) et Entrepierres (130 habitants).

L’importance de Vilhosc n’est pas connue à cette période… Mais déjà les temps changent : 340 individus seulement habitent à Saint Symphorien en 1316, Salignac resté stable, à pris la tête avec 400 habitants et Volonne commence à se développer.

Les chiffres de 1371 soulignent la dégradation démographique, Saint Symphorien perd définitivement la partie avec 26 familles seulement, Salignac conserve la deuxième place, encore que la population baisse, on y compte à peine 165 personnes.

Le XVème siècle est terrible avec ses épidemies, guerres et la crise économique, beaucoup de villages sont désertés (Saint Symphorien, Entrepierres, Beaudument).

Les populations abandonnent les sites écartés pour les villages proches des grands axes. Salignac augmente légèrement et compte 190 habitants, Volonne prend son essor avec 380 habitants.

Salignac se développe désormais de manière relativement linéaire : 104 maisons abritent 140 chefs de famille en 1698, 512 habitants en 1765, 625 en 1836, 701 habitants en 1841.

Le pic démographique est atteint avec 845 habitants en 1851. La population décroît ensuite régulièrement.Elle chute brutalement, comme partout ailleurs, après la guerre de 14-18 : 207 en 1926, 178 en 1936.

Au-delà du chiffre global, c’est la vie du village qu’il faut examiner. Les recensements du siècle dernier indiquent le métier de chacun. Celui de 1836 mentionne :

- Un instituteur et une institutrice
- Un prêtre
- Un garde champêtre et un cantonnier
- Deux maréchaux-ferrants
- Deux aubergistes
- Trois cordonniers
- Un tailleur, une couturière et sept tisserands
- Trois cardeurs à laine
- Trois maçons et un menuisier
- Un meunier.

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Les Edifices religieux ...

Chapelle St ClementL'Eglise Saint Clément

Elle date du XIVème siècle et se trouve à flanc de la colline à l'Est du village médiéval.

Elle est en l'état et recouverte d'un toiture neuve qui la protège des intempéries. Elle fut écrasée en partie, par la chute de son grand clocher qui fut coupé de haut en bas par la foudre, c'était à la mi-décembre 1916, l'église fut ainsi réduite de moitié. On voit encore ce clocher sur la carte postale ici en haut de page.Elle offre quelques traces de style gothique.

La cloche fut remontée au-dessus de la façade principale, puis débâtie quelques années après pour être placée au-dessus de la nouvelle chapelle Sainte Thérèse au centre du village actuel (construite en 1950).

Cette église Saint Clément n’est pas la plus ancienne de Salignac, il y a eu l’église Saint Martin construite, dit-on, par les templiers. Elle était située au-dessus des maisons BAILLE et LOMBARD et a disparue aujourd'hui. Les anciens dénommaient ce lieu "Lou Coulet de la Glaïje".

Chapelle St JosephLa chapelle Saint-Joseph

La chapelle Saint-Joseph, bâti au point culminant de la butte qui abrite le village médiéval offre un panorama sublime et un point de vue exceptionnel.

Cette chapelle a été restaurée en 1853, date gravée au-dessus de la porte. On voit très bien du côté nord, un pan de mur dépassant et sur lequel le bâtiment existant a été repris. Elle fût ensuite reprise de nouveau en 1984.

Contre la chapelle, se trouve un clocher dont la cloche porte des inscriptions en latin, certaines sont en abrégé et beaucoup de lettres sont effacées. La cloche a été fondue et gravée par le fondeur NICOLAS en 1769. Elle est dédiée à Saint Joseph : « Saint Joseph, fait fuir les tempêtes et guide les peuples vers les hauteurs sacrées Prie pour nous miséricordieux ». Viennent ensuite les noms des donateurs.

Les Anciens se souviennent que pour la Trinité, un office avait lieu et les enfants jetaient au vent des pétales de roses pour attirer la prospérité aux fruits et à toutes les récoltes.

La cloche a égrené pendant longtemps ses heures et demi-heures sur la commune de Salignac grâce à son horloge avec son mécanisme ancien. Il était actionné par des contres poids faits de grosses pierres suspendues à des cordes de billage. Elles descendaient dans un puits profond d’une dizaine de mètres, qui est comblé à présent.

Sources et Liens ...

Archeoprovence.com
Salignac sur Wikipédia
Balade pour la tête et les jambes - Les ponts de la reine Jeanne

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